Sobriété numérique : 5 actions à mettre en place pour votre collectivité territoriale
Politique d’achat, équipements, pratiques quotidiennes : on vous partage 5 actions concrètes pour ancrer la sobriété numérique au cœur des usages de votre collectivité.

Souvent perçu comme invisible et sans impact, le numérique s’impose aujourd’hui comme un véritable enjeu environnemental. Face à cette pollution longtemps sous-estimée, les organisations publiques n’ont plus le choix : elles doivent repenser leurs usages. Découvrez 5 leviers concrets pour intégrer la sobriété numérique au cœur des pratiques de votre collectivité.
La sobriété numérique : un enjeu incontournable
Le temps où le numérique était perçu comme un secteur non polluant semble bien lointain !
En effet, en prenant en considération la fabrication d’équipements et de terminaux, l’utilisation des data centers et la consommation d’électricité nécessaire pour faire tourner le tout, l’impact environnemental du numérique s’avère bien plus lourd que ce que les premières estimations laissaient penser quelques années plus tôt.
D’après l’étude de l’ADEME sur les impacts environnementaux du numérique, ce dernier représente 4,4% des émissions de gaz à effet de serre en France et pourrait atteindre les 8% d’ici la fin de la décennie.
Une prise de conscience générale qui oblige les organisations à revoir leur politique numérique interne, aussi bien au niveau des outils utilisés que des usages des collaborateurs.
L’enjeu est d’autant plus important pour les acteurs publics comme les collectivités territoriales qui ont la responsabilité d’incarner l’exemplarité aux yeux du grand public.
Dans cet article, nous passerons en revue quelques exemples d’actions simples et concrètes à lancer au sein des établissements publics afin de réduire leur impact carbone et favoriser la sobriété numérique dans leurs pratiques quotidiennes.

Action N°1 : Sensibiliser agents et élus
Nous avions abordé ce point dans un article précédent sur les différents moyens d’impliquer vos collaborateurs dans votre stratégie RSE : le numérique responsable est une affaire de culture collective.
Avant d’aborder la question du matériel et du traitement des mails, il est important que le principe de sobriété numérique soit compris, accepté et porté par l’ensemble des agents et élus. Et pour cela, pas de secrets : le moyen le plus efficace est de les sensibiliser.
Et ce ne sont pas les moyens qui manquent.
Il existe aujourd’hui de nombreux ateliers et formations à destination des organisations pour sensibiliser ses équipes aux enjeux environnementaux généraux ou spécifiques au monde du numérique comme la fresque du climat et la fresque du numérique, dédiée à l’impact du numérique sur l’environnement.
En-dehors de ces activités « ponctuelles », sensibiliser les agents et élus passera également par des actions de communication interne continues et visibles :
- Implémenter les usages numériques responsables dans la charte de l’entreprise ;
- Aborder le sujet dans les communications adressées aux collaborateurs ;
- Valoriser les comportements des collaborateurs les plus engagés sur le sujet pour inciter le reste du collectif à suivre le même exemple.
Action N°2 : Réduire l’empreinte des équipements numériques
Le constat est simple : tous les équipements numériques polluent.
Datacenters, terminaux, serveurs : tous les équipements et terminaux numériques sont des émetteurs de gaz à effet de serre.
Toutefois, la majeure partie de l’impact carbone du numérique provient de la fabrication de nos équipements comme les ordinateurs, les smartphones et les tablettes à hauteur de 78% des émissions totales engendrées par le numérique[1].
Pour donner un exemple : la fabrication d’un smartphone concentre jusqu’à 90% de son impact carbone total !
La bonne nouvelle est que, contrairement aux datacenters et aux (énormes) câbles qui permettent au réseau internet d’exister, les organisations ont la main sur leurs équipements… et peuvent donc agir en conséquence !
Privilégier des équipements reconditionnés, limiter le nombre d’appareils par collaborateur et adopter une politique d’achats responsables sont autant de moyens pour les organisations publiques de réduire l’impact carbone de leurs équipements numériques.
C’est également un excellent moyen d’instaurer le principe de sobriété numérique dans le quotidien de l’entreprise de manière simple mais concrète. Les collaborateurs étant en contact quasi permanent avec ce type d’équipements, cela permet aux institutions publiques de montrer à leurs équipes de manière simple mais concrète leur volonté d’agir en matière de responsabilité environnementale.

Action N°3 : Adapter ses usages numériques internes
Si la fabrication d’équipements numériques est à l’origine d’une grosse partie de la pollution numérique, les usages qui en découle ne doivent pas être négligés pour autant !
L’envoi et la réception d’emails, l’utilisation de la visioconférence, la navigation web et le stockage de données : des usages bien ancrés dans le quotidien de chacun et qui nécessitent une consommation électrique qui représente à elle seule 20% de l’empreinte carbone du numérique[2] !
Sur ces 20% : 47% sont dû au stockage de la donnée, 28% à sa transition et 25% à son affichage.
Alors, comment les collectivités territoriales peuvent-t-elles agir pour réduire ce chiffre ?
Plusieurs actions sont possibles :
- Privilégier les datacenters à faible émission ;
- Réduire l’utilisation des mails en interne et privilégier des solutions collaboratives ;
- Sensibiliser les collaborateurs sur ces usages et les encourager à éviter tout échange inutile notamment par mail.

Action N°4 : Utiliser une plateforme collaborative
Dernière action : utiliser une solution collaborative de type intranet ou réseau social d’entreprise pour sa communication interne.
L’idée est simple : unifier les échanges et le partage d’information dans une solution unifiée, ce qui présente un double avantage.
Le premier, que nous avons vu plus tôt : celui de réduire l’impact numérique de la collectivité en réduisant le nombre de logiciels internes et en engageant plutôt les collaborateurs dans une solution unique.
Une solution centralisée permet d’éviter de multiplier les infrastructures serveurs et donc de réduire les coûts liés à l’IT.
Attention toutefois à la solution choisie : un outil mal optimisé ou hébergé dans un datacenter non adapté aux enjeux environnementaux peut minimiser, pour ne pas dire annuler, les bénéfices en matière d’impact environnemental.
D’autant plus qu’un datacenter est un énorme consommateur d’énergie : d’après l’ADEME, 30% de la consommation électrique totale du numérique est imputable aux datacenters et ces derniers sont responsables de la moitié de la pollution digitale[3].
Prenez donc le temps de vous informer sur la politique d’hébergement de la solution retenue.
Enfin, deuxième avantage : celui d’avoir un espace de partage privilégié pour mettre en avant la politique et les actions entreprises par la collectivité mais aussi les initiatives des agents et élus.
Rappelez-vous le point évoqué plus tôt : la sobriété numérique est un enjeu avant tout collectif.
Quoi de mieux qu’une plateforme collaborative pour mettre en lumière l’engagement de sa collectivité et les actions entreprises par ses membres ?
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Action N°5 : Piloter et suivre les actions
La sobriété numérique est un défi qui se joue sur le long terme : l’enjeu est de s’améliorer sur la durée, non de faire étalage de son engagement pendant une courte période.
Et comme tout projet étalé dans le temps, la mise en œuvre d’une stratégie de sobriété numérique ne saurait être efficace sans mesure ni suivi.
Nous ne pouvons donc que vous encourager à établir une liste d’indicateurs pour pouvoir déterminer la portée et l’impact de vos actions engagées.
La durée de vie moyenne de vos équipements, le nombre de mails envoyés sur une période donnée, le nombre d’initiatives lancées en interne, les actions collectives lancées par la collectivité sur l’année, l’évolution des usages dans le temps…
Il existe autant d’indicateurs qu’il existe d’usages : faites donc attention à ne pas trop en faire d’entrée de jeu et de commencer petit avec quelques initiatives et des indicateurs adaptés à leur suivi.
Plus que leur nombre, c’est avant tout leur pertinence et un suivi précis et régulier qui vous permettra de faire rentrer la sobriété numérique dans les pratiques et la culture de votre organisation.
Conclusion
La sobriété numérique, tout comme la stratégie RSE dans son ensemble, s’impose aujourd’hui comme un enjeu central pour les organisations. Un enjeu d’autant plus important pour les institutions publiques qui disposent d’un pouvoir d’influence puissant sur les citoyens et les entreprises… et dont l’exemplarité est attendue au tournant.
En prenant position et en adaptant leurs pratiques, elles peuvent ainsi donner l’exemple et inciter l’ensemble des acteurs à intégrer la sobriété numérique au cœur de leur fonctionnement, pour que chaque organisation, publique comme privée, devienne actrice du changement.
[1] Pollution numérique en entreprise