Les Digital natives ont-ils la même vision du monde du travail que les chefs d’entreprises ? D’après une récente étude réalisée par l’entreprise Citrix, il n’en est rien… et cette incompréhension entre ces deux populations pourraient bien coûter cher aux entreprises.
Doit-on parler d’un grand divorce entre deux catégories sociales qui sont pourtant amenées à se côtoyer et même à vivre ensemble ? Je veux parler d’un côté de ceux que l’on appelle les digital natives (les jeunes donc…), ceux qui sont nés au moment où l’environnement qui les entoure était déjà numérique.
Et d’un autre côté les chefs d’entreprise, ceux occupés comme leur poste l’indique à mener leur organisation dans la bonne direction. Et aujourd’hui, c’est la grande incompréhension si l’on en croit une étude commanditée par Citrix qui a interrogée dans de nombreux pays ces deux types de population : plus de mille dirigeants et 2000 digital natives pour être précis.
Étude sur le fossé entre Digital Natives et chefs d’entreprise
1. Le « Pourquoi »
Ce qui ressort de cette étude, c’est un premier hiatus sous l’angle du « pourquoi ». Pourquoi est-ce que l’on travaille ? Une question éminemment importante. D’un côté les digital natives à 88 % estiment que ce qui est essentiel c’est d’être eux-mêmes et donc avoir un équilibre entre vie professionnelle vie personnelle.
De l’autre côté, les dirigeants qui, pour autant qu’ils comprennent le sens du mot équilibre, considèrent que la productivité et la carrière sont des éléments plus importants. Ce sentiment renvoie à un différentiel considérable du « sens de la vie ». Le travail étant « dans » ou « pour » la vie … Maturité des uns ? Idéalisme des autres… Nous y reviendrons.
2. Le « Où »
La deuxième fracture concerne le « Où » et, bien sûr, la notion de télétravail. 34% des digital natives voudraient exercer leur activité intégralement en télétravail. L’autre tiers souhaite un télétravail très majoritaire par rapport au présentiel.
Bref, la grande majorité des digital natives souhaite s’éloigner des bureaux… quand les dirigeants à plus de 80% souhaitent un retour dans les locaux le plus rapidement possible.
Là aussi, deux idéaux ou deux formes d’entreprises s’affrontent. Et cela vient, bien entendu, renforcer le premier point sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Un équilibre finalement beaucoup plus simple à gérer en télétravail qu’en présentiel avec les longs trajets en transports que cela implique… C’est donc une aggravation de ce point.
3. Le « Quand »
Nous arrivons au troisième hiatus : celui du « Quand » et des horaires . Les digital Natives (et vous ne serez pas surpris) souhaitent des horaires ouverts avec une amplitude forte (week-end inclus) avec l’idée d’arriver à la semaine de quatre jours (ce qui ne veut pas dire nécessairement de baisser le temps de travail hebdomadaire, précisons-le). Là encore, on retrouve les dirigeants beaucoup plus « conservateurs » sur ces questions qui souhaitent normer davantage le temps de travail.
Les dirigeants doivent faire bouger les lignes
Je pense donc que ce sont aux dirigeants de bouger et de changer de position car les Digital natives ne reviendront pas en arrière sur la question des outils. Comme pour le GPS : on peut être nostalgique des panneaux et des cartes routières mais les applications de navigation ont bel et bien gagné la partie. Il en est de même pour les outils de communication et de collaboration.
Il est donc nécessaire de commencer par les usages et les outils tout en sachant que l’un construit l’autre et réciproquement. Il n’y a pas d’âge pour s’y mettre. Même si l’âge semble être un facteur clé car l’étude pointe justement trois pays dans le peloton de queue : la France, l’Allemagne et le Japon.
Leurs points communs ? Un management et des dirigeants parmi les plus âgés… le tout dans des populations elles-mêmes âgées. C’est donc un effort supplémentaire à réaliser pour nous en France, car il faut se défaire de ses habitudes et de notre suivisme classique américain. Je m’explique. Souvent, nous déployons les outils américains qui ont déjà de la route aux Etats-Unis et qui sont déployés depuis plusieurs années au sein des organisations. En première approche, on peut se dire que c’est un gage de stabilité. Sans doute.
Un plafond de verre pour l’innovation
Mais, en vérité, il s’agit surtout d’un plafond de verre pour l‘innovation car quand ces mêmes outils déferlent en Europe, beaucoup d’organisations l’adoptent dont vos confrères et compétiteurs. Mais gardez à l’esprit que cela ne crée aucun différentiel pour votre entreprise dans le cas où vous procédez de cette manière. Tout au plus, cela vous permettra de combler le retard de votre organisation… mais pas davantage.
C’est là que les Digital Natives vous donnent une nouvelle opportunité . Mettez-les en situation d’explorateurs de nouveaux outils Européens, donnez-leur la liberté d’expérimenter, de lancer des projets avec des start-up et des PMEs locales. Ils en ont l’envie et les connaissances nécessaires pour le faire.
Présentez-leur le sens de votre stratégie et l’objectif visé d’un effet de levier via le Digital et vous verrez les résultats. Ils seront immédiats ! Pour plus d’actualités , n’hésitez pas à découvrir le reste de nos contenus.